Construire un deck n’est jamais une mince affaire, surtout lorsqu’on ne sait pas vraiment par quel bout prendre sa collection de cartes. Je souhaitais donc vous proposer aujourd’hui quelques conseils en la matière. Actuellement concepteur sénior au sein de l’équipe de développement de Hearthstone, j’ai également occupé le poste de concepteur sur Magic: The Gathering et sur le jeu de cartes tiré de World of Warcraft, cumulant ainsi 20 ans d’expérience en matière de jeux de cartes à collectionner. Alors, allons-y !
Comment construire un deck ?
Voici quelques règles fondamentales à suivre pour obtenir un deck efficace.
1. Définissez un thème.
Face au nombre quasiment illimité de decks possibles, la première chose à faire est de définir le type de jeu qu’on cherche à construire. Si vous préférez les decks rapides et agressifs (dits « nerveux »), tournez-vous vers des serviteurs efficaces, infligeant des dégâts importants, notamment ceux qui bénéficient de la caractéristique Charge ou de sorts infligeant des dégâts directs à votre adversaire.
À l’inverse, si vous préférez les decks lents et prudents (dits « de contrôle »), optez plutôt pour des serviteurs capables de prodiguer des soins ou ayant la caractéristique Provocation. Les premiers vous permettront de récupérer des points de vie ou de soigner vos autres serviteurs, et les seconds obligeront votre adversaire à les attaquer avant de pouvoir s’en prendre à vous.
Certains thèmes plus complexes peuvent s’appuyer sur des cartes plus spécifiques encore, comme le Commissaire-priseur, le Robot d’alarme, les différents Pirates ou Malygos. Si vous choisissez cette voie, ne vous limitez pas aux cartes amusantes en rapport avec votre thème ; pensez aussi à inclure quelques cartes permettant d’assurer votre survie le temps que votre deck donne toute sa mesure, comme Éclair de givre, Attaque sournoise ou Éclair.
2. Prévoyez entre 5 et 10 cartes pour le début de partie.
Si l’adversaire prend l’avantage en début de partie, vous aurez le plus grand mal à reprendre le dessus par la suite. Pour éviter cela, choisissez 5 à 10 cartes dont le coût n’excède pas 2 cristaux de mana afin d’avoir quelque chose à jouer pendant les deux premiers tours (essentiellement des serviteurs ou des sorts permettant d’éliminer les créatures de votre ennemi).
3. Prévoyez entre 5 et 10 cartes pour la fin de partie.
Les cartes affichant un coût élevé, principalement utilisées en fin de partie, peuvent aisément trouver leur place dans la plupart des decks. Un jeu nerveux peut ainsi parfaitement s’accommoder d’un serviteur agressif comme un Commandant d’argent, tandis qu’un deck de contrôle aura tout intérêt à faire une petite place à des cartes du type Marche-soleil.
Tirer des cartes supplémentaires peut également s’avérer utile en fin de partie, mais n’oubliez pas qu’un serviteur nécessitant 2 cartes pour être tué est toujours plus intéressant que le tirage de 2 cartes. En effet, si votre adversaire n’a pas de quoi en venir à bout, sa présence sur le plateau vous confère alors un très net avantage.
4. Donnez la priorité aux serviteurs.
Si vous jouez un serviteur et que votre adversaire parvient à le contrer, vous restez à égalité, mais s’il se trouve démuni face à votre serviteur, c’est vous qui prenez la main. Une fois que vous avez arraché un avantage matériel, vous pouvez procéder à des échanges gagnants ou attaquer directement le joueur adverse. Voilà pourquoi les serviteurs sont plus importants que les sorts capables de les éliminer.
Essayez de faire en sorte que vos premiers decks comptent au moins 20 serviteurs et attendez d’avoir un peu de bouteille pour transgresser cette règle avec des decks mettant davantage l’accent sur les sorts.
5. Améliorez votre deck au fil du temps.
Perdre des parties est une phase normale de l’apprentissage du jeu. Ne modifiez donc pas votre deck après une première défaite, mais donnez-vous plusieurs matchs pour identifier les cartes les plus efficaces. Ce n’est qu’après cette analyse que vous pourrez procéder à d’éventuels changements avisés.
Si vous perdez souvent contre des decks rapides, ajoutez des serviteurs dotés de Provocation et des cartes coûtant 1 à 2 cristaux de mana. Veillez également à ne pas avoir un trop grand nombre de cartes coûteuses.
De même, si vous avez souvent tendance à tomber à court de cartes avant d’avoir achevé votre adversaire, ajoutez davantage de serviteurs de fin de partie.
Et surtout : patience ! Subir une défaite contre une classe ou un type de deck précis ne signifie pas pour autant qu’il faille absolument procéder à des changements tous azimuts.
Essayer un nouveau deck
1. Engagez le combat avec des serviteurs peu coûteux.
Si vous ne jouez aucune carte lors des trois premiers tours, vous risquez de prendre un retard difficile à rattraper. Alors, faites en sorte que votre main de départ compte au moins une carte coûtant 2 cristaux de mana, même s’il vous faut pour cela écarter en début de duel une bonne carte d’un coût supérieur.
2. Dépensez votre mana.
Envisagez d’abord de dépenser tout votre mana avant de réfléchir aux autres options à votre disposition. L’invocation de puissants serviteurs en début de partie est généralement une stratégie payante, car elle oblige votre adversaire à se mettre sur la défensive. S’il n’a pas les cartes lui permettant de contenir vos premières créatures, vous prendrez un avantage certain.
Une fois que vous aurez un peu plus d’expérience, pensez aussi à la façon dont vous dépenserez votre mana au tour suivant.
3. Réfléchissez bien avant de jouer.
Étudiez toujours attentivement votre main pour vous assurer que vous avez bien choisi le meilleur coup en fonction de la situation.
4. Objectif : plateau vide.
Échanger un de vos serviteurs contre un serviteur ennemi équivalent est généralement une bonne idée. Ainsi, si vous avez invoqué un serviteur 3/3 et que votre adversaire contrôle une créature de force identique, vous avez tout intérêt à l’éliminer immédiatement pour éviter la mauvaise surprise d’un sort le transformant soudainement en serviteur 4/4.
Cette stratégie limite également l’efficacité des sorts ennemis infligeant des dégâts à tous vos serviteurs.
5. N’invoquez pas trop de serviteurs.
Chaque classe est capable de vider le plateau lorsque celui-ci grouille de créatures ennemies. Faites donc preuve de prudence lorsque vous jouez plus de deux serviteurs.
6. Tirez des cartes supplémentaires en fin de partie.
Si vous avez le choix entre jouer un serviteur et tirer des cartes, mieux vaut toujours opter pour la première solution. L’invocation de créatures oblige l’adversaire à se mettre sur la défensive, tandis que le tirage de cartes n’améliore pas votre position sur le plateau de jeu. Attendez donc d’être à court de serviteurs avant de tenter d’en obtenir de nouveaux.
Ces remarques s’appliquent également aux serviteurs comme l’Amasseur de butin. Si vous avez dans votre main un Dragon féerique et un Amasseur de butin au deuxième tour, jouez en priorité le premier, car vous n’avez pas encore besoin de nouvelles cartes. Il est primordial d’invoquer le serviteur le plus puissant dans ce genre de situation.
7. Pouvoirs héroïques.
Pouvoir éliminer un serviteur ennemi avec votre pouvoir héroïque constitue un avantage certain, puisque vous économisez ainsi une carte, mais la plupart du temps, jouer une créature de votre main améliorera plus sûrement votre position sur le plateau de jeu. Concentrez-vous donc en début de partie sur l’invocation de serviteurs afin de prendre le contrôle du champ de bataille. Ce n’est que plus tard, lorsque vous aurez assez de mana, que vous pourrez faire appel plus librement à votre pouvoir héroïque.
8. Amusez-vous !
Aucun joueur, même le plus expérimenté, ne remporte toutes ses parties.
Alors, détendez-vous et amusez-vous ! Changez de deck quand bon vous semble, faites des expériences, apprenez et faites-vous plaisir !
Cet article a été publié initialement sur Kotaku. Retrouvez l’article d’origine ici (en anglais).