Citation de TrollandGoblinSauronr, ne vas pas croire que je te snob, je te donnerai mon avis avec grand plaisir ce week-end si j'ai le temps. Laisse moi te dire, tout de même, que s'est déjà mieux !^^ Y a encore un peu de travail, mais tu progresse de chapitres en chapitres ;)
Citation de TrollandGoblinJe sens l’aurore. Le soleil se réfléchit sur mes yeux fermés, désireux de davantage de sommeil. La lumière de l’astre l’emporte ; je me lève, fait craquer mes articulations, et sort de la ferme en direction du cours d’eau qui ruisselle dans la lumière matinale.
La nuit a été agitée, et les affrontements brutaux. Contrairement à ce que l’on peut penser, user de ma magie me coûte beaucoup. Oui, énormément même. Je puise dans mon énergie vitale afin d’en tirer le maximum de puissance : cela m’épuise considérablement.
J’ai ôté ma toge de couleur mauve, et mon buste s’offre à la lumière du jour, dévoilant mes puissants muscles, acquis au cours de sombres années de service. Le ruisseau est très proche de ma planque ; en seulement quelques dizaines de pas j’y suis. Je m’en approche et m’agenouille à terre. Le courant n’est pas très fort. Je me regarde lentement.
Ce visage témoigne de mes atrocités. J’ai commis le pire ; cela est gravé sur ma face, comme une cicatrice. Ce sentiment me hante. Je sens encore l’odeur de soufre qui m’attaque les narines et irrites mes yeux. Et puis cette odeur de poudre et de chair brulée, ainsi que les cris. Oui, les cris. Ils résonnaient pour moi et mes anciens camarades comme une douce mélodie, agréable à l’oreille. Mais maintenant je les comprends. Ces cris de détresse, implorant ma pitié. Puis, sans prévenir, plus rien. On pourrait croire qu’ils se sont calmés, mais il n’en est rien ; le fer s’est simplement abattu.
Je nappe mon visage d’eau. Je savoure l’instant comme si s’était le dernier ; il y a si longtemps que je n’ai pas ressenti l’eau dégoulinant sur mon visage, me nettoyant de la poussière et du sang. Ce sentiment de pouvoir se libérer de la saleté, la saleté de ce monde ! L’appel est plus fort : je plonge ma tête dans le cours d’eau.
Je n’ouvre pas les yeux, je laisse simplement l’eau me caresser. Et puis, l’air me faisant défaut, je retire la tête. J’ai le sentiment de revenir d’un autre monde. Mais mon regard se fige, brusquement.
Mes muscles se crispent, et je me lève lentement, tout en restant extrêmement attentif. Je recule de quelques pas, et saisit mon épée. Je la braque en face de moi.
Une magnifique elfe se tient là, devant moi. Sa splendide chevelure dorée masque ses seins nus. Son visage est encore plus beau, presque hypnotisant. L’elfe me regarde calmement, de ses yeux émeraude perçants. Ses légères taches de rousseur semblent, étrangement, me distraire. Je constate qu’elle sourit. Un sourire un peu effrayé, témoignant d’une timidité certaine ainsi que d’une gentillesse hors du commun. Je l’interpelle : « Qui êtes-vous ?
- Je vous retourne la question, me répond-t-elle, son sourire passant de l’effrayé au coquin.
- J’aime, quand je pose une question, que l’on me réponde. Surtout venant d’une elfe.
- Il me serait facile de vous répondre. Mais cela ne me semble pas très amusant.
- Amusant ?! Quel âge avez-vous ?
- Pourquoi devrais-je vous répondre ?
Elle continue de me regarder, maligne. Ses yeux rentrent de force dans mon esprit. Je sens qu’elle lit quelque chose en moi. Elle agite également les oreilles. Je ne le remarque pas tout de suite, mais s’est un stratagème pour m’occuper ; elle peut tranquillement fouiller ma conscience. Je me reprends violement. « Qui êtes-vous ?!
- Une simple elfe.
- Vous avez un nom ?
- Ezahïa.
- Ma foi, très joli prénom que voilà.
- Et vous, vous en avez un n’est-ce pas ?
- Je…
- Mobius Nevrefender ?
La rage me gagne. Elle n’a pas le droit ! Moi seul peux connaître ce nom ! Je braque mon épée sur elle, et charge. Ma frappe est meurtrière et tranchante. Mais mon épée se fige : elle a paré le coup. Mon arme est maintenue en équilibre sur une brindille en chaine. « Votre spectacle d’hier soir était très impressionnant. Mais les soldats du prince ne sont pas les meilleurs exemples pour démontrer votre pleine puissance. Dit-elle très calmement.
- Taisez-vous !
Je reprends l’assaut, mais cette fois une flamme se dégage de ma lame. Ça y est : je vais la tuer !
Mais rien. Rien ne se passe ; l’elfe s’est réfugiée contre ma poitrine. Elle saisit avec ferveur mon collier et semble sangloter. Pour ma part, je suis paralysé. Il m’est impossible de bouger le moindre petit doigt. Je regarde l’horizon. Je distingue, de l’autre côté du ruisseau, une berge moussue, ainsi qu’un magnifique étalon. L’écosystème autour de moi me terrifie : la nature est épanouie, et cela fait naître une peur singulière dans mon cœur. Cette peur de me sentir observé.
L’elfe se relève brusquement. Elle me regarde d’un air triste, comme si elle venait d’apprendre quelque chose. Nos regards se croisent. Le mien est apeuré, le sien mélancolique. « Qu’est-ce qu’ils vous ont fait ? » demande-t-elle comme horrifiée. Je ne lui réponds pas. Des larmes coulent sur ses joues, légèrement rosées. Décidément, tant d’émotions retranscrites en une seule personne, et en si peu de temps.
Elle m’enlace totalement. Je ne comprends plus rien. J’essayai de la tuer il n’y a pas quelques secondes, et maintenant elle semble s’être attachée à moi comme un père. Cette fille est un vrai mystère. Je lâche mon épée à terre. Le bruit du métal résonne contre les pierres de la berge. Elle relève la tête. Je la repousse violement. « Allez-vous me dire ce que vous faites ?!
- Rien, absolument rien, Mobius.
- Ne m’appelez pas comme ça ! Ce n’est plus mon nom !
- C’est le seul, le seul auquel vous vous identifiez véritablement. Pourquoi vous en cacher ?
Je la prends par les bras. Je m’approche de son oreille et lui murmure : « Fuyez-moi. J’ai servi la légion, je suis un monstre. Fuyez tant que vous le pouvez. » Mais étrangement mes paroles ne semblent que très peu l’atteindre. Elle continue de me regarder de ses yeux magnifiques. « Je n’ai pas à vous fuir. Je n’ai pas à vous fuir car je sais qu’au fond de vous, vous ne me ferez rien. Vous êtes un Eredar blessés, Mobius, et je comprends votre douleur.
- De quoi ? Comment pouvez-vous me comprendre ?!
- Je suis une rescapée des prisons d’Ogrimar. Celles que vous avez attaquées.
Les bras m’en tombent. Je la regarde sidérée. Je suis paralysé, mort de peur à l’intérieur. Mort de peur car je contemple ce que j’aurais pu tuer, et ce que j’ai probablement massacré sans aucune pitié. J’ai peur car je vois la réalité de ses gens que j’ai assassinés au nom de la légion. Je suis mort de peur car je vois cette réalité en face pour la première fois, oui, je vois ce monde que j’ai tenté de détruire. Je vois ce monde qui m’a menti. Mais je vois que dans cet enfer, tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc. Il y a ce genre de personnes grises : fortes et qui pardonnent. Mon cœur lâche et je m’évanouis tête la première dans l’eau.
Un certain temps passe. Je me réveille, couché contre un tas de mousse. L’elfe se tient juste à mes côtés ; elle est sans doute restée à mon chevet pour veiller sur moi. Pourquoi ? Impossible de le savoir. Je préfère ne pas me poser trop de questions. Elle pleure. De grosses larmes salées maquillent ses joues, comme avant. Je me contente de me taire.
Ogrimar. Je peux encore sentir mon épée taillader orcs et détenus, sans le moindre remord. Les cendres ont marqués au fer rouge mon visage. Je les sens encore, minuscule débris enflammés libre dans l’air. Tant de mauvais souvenir remontent à la simple évocation de ce nom. Mais le pire reste la fin de notre pillage. Les orcs ont été massacrés, et il ne reste plus que quelques détenus. On égorge les hommes, et on viole les femmes et les enfants. C’est horrible. Pourtant j’agis comme si de rien n’était. Comme si s’était normal. Oui, cette sensation de ne rien faire de contre nature…
La présence de l’elfe me ramène à la réalité. Je me relève. Elle sèche ses larmes et me tend une main, afin de m’aider. Je la saisis. Étrangement cette main est douce, légèrement tiède, comme celle d’un enfant. Comment garder une pureté de peau pareille, en ayant été à Ogrimar ? Encore une question sans réponse.
Je reprends mon épée, et me dirige vers la ferme. « Navré de vous avoir importuné. » lui dis-je sèchement. Elle ne répond rien. Elle se contente de se retourner. « Mobius : vous êtes un homme bien. ». Je me fige.
- Non, je suis un homme libre, et s’est tout.
Je rentre dans ma piole. Je ne le remarque que maintenant, mais les cadavres de la vielle ont disparus. Il ne reste au sol que des tâches de sang. J’enfile rapidement ma toge, et fixe mon épée à ma ceinture. Je regarde la « porte d’entrée », à moitié défoncé. Il règne en cet endroit un calme mélancolique, presque poétique. Une tiédeur discrète me caresse le visage. Dehors le soleil brille de mille feux. L’odeur de paille me chatouille les narines, et fait remonter en moi de souvenirs d’enfance.
Moi assis sur les genoux de ma mère, à regarder mon père désarmer ses adversaire, lors d’un petit tournoi. Un homme simple, maniant bien le fer. Ses yeux noisette me rencontrent : il me fait un clin d’œil, et engage à nouveau le combat. Il détruit littéralement son adversaire, qui ne peut rien faire, et n’a d’autre choix que de se rendre. Une brise légère se lève. Et puis, trainée dans le vent, cette même odeur de paille, tiède et agréable. Ma mère rigole à la vue de son époux, et me sers dans ses bras. Elle me glisse un petit « Je t’aime » furtif à l’oreille. Elle m’aimait tant.
Mais un autre sentiment prend le dessus. Un sentiment bien moins agréable, beaucoup plus douloureux.
Je me revois, accroupis sur ma proie : un elfe. Je lui tranche sauvagement la gorge, et lui plante mon épée à plusieurs reprises dans la poitrine. Le sang gicle sur mon corps, et m’en visage s’en enduit. Un autre, au loin, me guette, attends, puis se jette brutalement sur moi. Je distingue une larme. J’éclate de rire et reprends mon arme. Mon agresseur ne se trouve maintenant plus qu’à quelques mètres de moi, quand je lui envoie mon épée en plein ventre. La lame fuse à travers l’air, silencieuse et meurtrière, et dégage maintenant une ombreflamme incandescente. Je retire mon arme de sa carcasse calcinée. Mon regard croise l’horizon. Je vois le village que nous attaquons en flamme, à feu et à sang. Et puis, encore une fois, cette odeur de paille. Pour la première fois depuis longtemps, je semble résonner. Une larme se forme.
Je quitte ma conscience et revient à la réalité. Je me rends compte que je suis figé, dans la même position. Je m’assier à terre, et reste une bonne heure à me perdre dans mes pensées. Encore un fois, je ressors de mon esprit. Je me lève et m’apprête à sortir, quand j’entends une vois familière au loin. Je me précipite dehors. J’entends des sabots fouler la terre. Près de la rive, je distingue des gardes d’Hurlevent s’agiter étrangement ; le sentiment qu’ils vont commettre le pire me gagne. Derrière moi, un cavalier débarque, s’arrête et brandit sa lame tout en me menaçant. « Qui es-tu, étranger ?! » Je refuse de lui répondre. Il descend de sa monture et tente de m’empoigner le bras. J’évite l’interception. Il s’offusque. « Dis-moi qui tu es, raclure ! »
- Un Eredar libre, qui crache sur l’honneur d’Hurlevent et de ses chiens, des gens comme vous.
- Cette provocation te coutera chère, insolent !
Le soldat tente d’abattre sa lame sur moi. J’esquive, saisit son crâne et lui brise la nuque. Le garde s’écroule à terre. J’ai perdu trop de temps avec cet imbécile ! Je cours jusqu’à la rive. Arrivé là-bas, je vois deux molosses, bâillonnant l’elfe et le maitrisant. Un autre se prépare déjà, et ôte sa ceinture. Je me précipite, dégaine, et empale le chien qui commençait à se dévêtir. Les deux autres lâchent l’elfe. Ils reculent, terrifiés. Sans réfléchir, ils se jettent sur moi. J’assène une frappe sur l’un, pare le coup de l’autre et lui tranche la gorge. Mais derrière moi, j’entends la corde d’un arc se tendre, et une flèche filer. Je n’aurai pas le temps de l’éviter.
Stupéfaction ! Cette idiote se dresse derrière moi ! Le temps que je réalise, il est déjà trop tard : la flèche s’est logée dans sa hanche. L’archer tente de s’enfuir ; s’en est trop pour moi ! Je prends mon élan et lui balance mon arme. Le métal semble trancher l’air, et découpe la chair du fuyard. Mon épée m’importe peu, je me précipite pour voir l’étendue des dégâts.
L’elfe se tient toujours debout, du sang coulant de sa lèvre. Je l’enlace et l’amène sur le rebord mousseux. Je lui retire la flèche, non sans mal, et tente de panser la plaie. Un petit gémissement plaintif se fait entendre à chaque fois que je passe sur la blessure avec mon manteau. Elle ne dit rien, et se contente de sourire. Elle me regarde, mélancoliquement, et me laisse faire. Je suis, de mon côté, terrifié. Elle ne mérite pas de mourir ! Elle n’a rien fait ! Cette flèche était pour moi ! Je la soigne tant que je peux. Sa respiration diminue. Non ! Il faut qu’elle reste. Rien à faire, je ne peux pas la guérir sur place. Je décide de la porter jusqu’à la ferme. Je veux sauver cette fille !
Mais au moment de la porter, elle se débat et retombe à terre. Je me baisse pour la récupérer. Au moment où je m’apprête à la soulever, j’entends un « non » timide. Je ne comprends pas. Je la regarde. Elle sourit toujours. « Je ne mérite pas, Mobius.
- Qu’est-ce que vous racontez ?! Il est encore temps de vous sauver !
- Vous m’avez demandé de fuir, je ne l’ai pas fait.
- Taisez-vous ! Economisé votre énergie, je vous en conjure !
- Vous deviez être protégé…
- Foutaise !
- Mobius, je n’ai pas eu une belle vie, il faut que vous le sachiez.
- Je m’en tape, maintenant il faut vous soigner !
- Non, Mobius. Cette fois je vais mourir.
- De quoi cette fois ?
- J’étais à Ogrimar. Mais je n’y étais pas en tant que détenus, j’y étais car j’étais geôlière.
Un silence tombe, ainsi qu’une atmosphère tout aussi lourde. Je la regarde, stoïque. « Je peux encore entendre la musique qui sort de la bouche des détenus quand ont les tortures. Cette douce mélodie, quand j’arrache un membre, ou que je déchire avec une lame chauffée à blanc, à l’un de ses esclaves de pacotilles. Des animaux à mes yeux. J’entends cette musique, qui, dorénavant, vous hante et gangrène votre esprit. » Je ne la laisse pas terminer. Je coupe son monologue par un « la ferme » résonnant et chargés d’émotions. Elle me regarde, encore plus souriante. Ses yeux, qui, jusque-là, m’avaient parus si charmants et hypnotisant, me terrifient.
Mes bras l’abandonnent. Je me relève, l’air sombre et abasourdit. L’elfe, que j’avais trouvé si sympathique jusque-là, n’était plus qu’une monstruosité. Ce personnage a perdu toute humanité à mes yeux. Elle murmure une dernière parole avant de cesser de respirer. « Vous êtes un Eredar libre, n’est-ce pas ? Mias pensez-vous que la légion vous laissera voler ainsi ? » J’ignore ces paroles.
Je m’éloigne du ruisseau et m’approche de la mansarde. Je sais que la légion ne me laissera pas ainsi ; ils me pourchasseront jusqu’à ce que mort s’en suive. Je ne peux rien contre toute la légion, mais ma vengeance envers un seul homme, elle, est libre de passage. Je détruirais Hurlevent, même si je dois en mourir.
Citation de TrollandGoblinSauronr, vient sur le discord, quelqu'un voudrais te parler, s'est très important. L'application est dispo sur pc comme sur natel. Viens dès que tu peux !
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08 Juin 2017, 21:00Grade Or