[TAA] La Taverne des Auteurs Amateurs [TAA]

La pêche aux moules est votre passion ? Parlons-en ici.

C'est sympa mon gars. J'y ai trouvé ce qu'il me manquait dans tes précédents chapitres de cette histoire, du suspense. J'ai envie de savoir ce que c'est A.N.I.M.A. et ça c'est un paris réussir. Après j'ai eu des petits problèmes pour visualiser la scène d'action. Peut être un problème dans la description des détails ou juste moi je sais pas. Mais c'est une belle introduction même si je me suis demandé au début "pourquoi il parle d'égouts ? Un hommage à Mario?" Haha
aidez moi à corrigez les fautes ! La suite demain et sa publication aussi !

Je me réveille dans une cabane. Ou un cabanon. En tous cas, je suis ligoté tel un saucisson. Donc soit on m'en veut, soit j'ai fait peur aux locaux. Dans tous les cas ma présence dérange. J'entends qu'on s'approche. Des pas mêlés à une langue dont que je ne connais rien. Fallait s'y attendre.
Un homme entre. Une crosse à la main. Un prêtre ?

« Eh bien, pas la peine d'avoir peur, les tortollans ne sont pas méchants, tu les as justes effrayé. Ils sont froussard comme tous.
- Tu parles ma langue ?
- Je suis de Hurlevent et à ton habillement je suppose que toi aussi. Je suis un prêtre. Père Camille. Un ancien du Temple écarlate. Nous nous étions installés à Gadgetzan mais mes confrères ont succombé dans le crime. Je n'ai pas su les protéger. Pour oublier j'ai décidé de m'enfoncer dans Un'Goro, espérant retrouver la Foi. Et j'ai découvert ces adorables être. Je m'efforce de les convertir. Mais aussi de les comprendre. Ils ont une autre mystique. J'étudie cela.
- Si je comprends bien, vous êtes un curé qui a décidé de tous plaquer pour des indigènes ?
- Quel langage ! Tu as dû être ancien soldat toi. J'en ai croisé. Vous avez tous la même façon de vous exprimez.
- Dans le mille Émile. Sinon, c'est sympas de faire la causette mais j'aimerai bien qu'on me détache. Et je suis pas contre un petit verre.
- Ah oui, j'oubliais. Освободите его, это гость.
- Drôle de langue.
- J'ai mit du temps avant de l'apprendre. Elle assez complexe. Il y a une phrase qu'ils adorent c'est, si je le prononce bien : Пролетарская революция на марше! И смерть угнетателям народов! Mais je ne sais pas du tous ce qu'elle veut dire...
- Bah, sûrement quelque chose d'amicale. »
Ils me libèrent. Les tortollans sont des petits êtres, avec un corps de tortue. Ils sont assez vifs dans leurs mouvements. Père Camille me fais le tour du propriétaire. Les tortollans sont vraiment étranges dans leurs coutumes mais totalement adaptés à cette vie dans Un'goro. Leur société est basé sur l'entraide mutuelle au contact de la nature. Une vie simple. Qui ferai ça chez nous ? Je sens dans la voix du Père Camille qu'il est de cet avis. Ils se répartissent les tâches entre eux. Ils ont des chefs mais cela n’empêchent pas ces derniers de travailler comme tous le monde. Nos rois en feraient autant ? Ils n'utilisent leurs armes que pour lutter contre un diablosaure qui s'approcherait de trop près. D'ailleurs, leurs stégosaures sont des montures efficaces. Par ailleurs, leurs alcool local est très plaisant, j'en rempli ma gourde et mon gosier. On passe devant des enfants qui jouent. Leurs peaux deviennent orange, leurs têtes s'arrondissent. Cette petite fille... un trou... à ma droite, Oscar, que veux-tu me dire ?
Je m'évanouis, j'entends à peine le Père Camille criez à l'aide. On me transporte dans une cabane. Je perds connaissance.

Je me réveille, dans la soirée. Fiévreux. Mais debout. Le Père arrive. Il à l'air satisfait de me voir levé. Il ne me reste encore guère de temps avant que je loupe le rendez-vous avec Dred. Deux jours. Je me lance.

« Mon Père, puis-je vous demandez une faveur ?
- Oui mon fils.
- Je dois éliminer un diablosaure, Dred le Roi des marais. J'ai un papelard qui justifie ce choix.
- Montre, il le lit avec attention. Mais pourquoi tuer cet animal ? Pour des expéditions ? Cet écosystème ne tient en place que si on n'y touche rien. Pourquoi ? Et quel scientifique oserai faire une chose pareille ?
- Mon Père, je n'ai pas le choix, je suis ruiné.
- On a toujours le choix. Je l'ai toujours eu.
- Un choix entre la vie et la mort est-il un choix honorable selon vous ?
- Parce que tuer en est un ?
- Vous croyez que j'ai eu le choix de massacrer ces orcs ? Criais-je.
- Quand on a des convictions.
- Varian m'aurai mit au pilori oui ! J'aurais fini dans un fossé une balle dans la tête. Un silence ce fit. Il rétorqua.
- Ce n'est pas Dred que tu cherches. Tu ne te l'avoues pas. Tu recherches autre chose. Tu es troublé depuis que tu es là. Mais... Je ne peux t'empêcher d'y aller. Les marais, tu n'as qu'à suivre la piste pour les rejoindre. Fais attention à toi. Saches que tu n'es qu'un alcoolique qui boit que pour oublier qu'il est alcoolique. »

Je fais mon sac. Le Père a réussi à me décocher des guides tortollans. Ils m'aideront à aller aux marais puis à rentrer chez moi. Sympas. Je fais mon stégosaure et en route. C'est entre nous deux maintenant.
Un sifflement strident se fit entendre. Le sifflet. Ce son. C'est l'heure d'y aller. Le dernier de la campagne. Et après chacun chez soi. Je donne mes dernières consignes à mes hommes avant de se lancer à l'assaut des maisons. Notre but est de soutenir l'effort qui va se porter sur la place du village. La percée a été dur. Mais ils ont réussi. Pour mieux tomber dans un piège. Mais au moins, le QG adverse se trouve sur cette place.

« Vous montez direct à l'étage supérieure. Vous attendez pas pour dégainez. Leur position est désespéré mais ils n'en sont pas moins dangereux. Alors toujours en binôme. Et pas de civils ! Comme le colonel l'a toujours dit. Eux, ils ont pas choisit de se prendre un balle. Ok ?
- Ok ! »

Enfin, moi non plus j'ai pas choisit, mais on fera avec. On se disperse pour pouvoir offrir un appuie-feu sur l'ensemble du champ de bataille. Sous tous les angles. Je prends avec Oscar la maison qui se trouve pile poil en face de la place, dans son prolongement. La plus exposée. On enfonce la porte. Je dégaine mon tromblon, je tir en plein dans les deux Kor'krons. Ils l'ont senti passé. Je monte en vitesse là haut. Deux fenêtres. Une pour moi et l'autre pour mon coéquipier à la jumelle. Je sors mon fusil à lunette, je vise le tous, je me mets en position, j'arme et je vise. Oscar saute sur sa place et lance son classique « on les aura tous ces enfoirés! ».
Avec ses jumelles, il guide mes balles. Un coup là, un coup là-bas, j'améliore mon tableau de chasse. Une tête après les autres. Des gens avec qui peut être, j'aurais pu être ami. Mais je chasse bien vite cette pensée horrible. Un officier arrive.
À la veille du rendez-vous avec ma bestiole, durant la nuit, je me cache dans un buisson, dans la lisière avec la forêt. Les tortollans, malgré le barrage linguistique, ont comprit mon intention. Mais aucun ne m’empêche d'armer mon arme. Ils se retirent. Comme prévu. J'ai une vue dégagée sur les marais. Je dors en attendant le jour.
Cet officier nous donne un ordre clair, je dois abattre le colonel de la place. Selon les renseignements, il devrait sortir du QG. Je suis en face. Ligne de mire parfaite. Si je l'abats, la bataille prend fin direct.
Le rugissement de Dred me réveille. Un animal, rouge sang, massif, haut comme une tour de Hurlevent. Une gueule venu du Norfendre. À côté de ça, les zombies du Fléau font figure de poupées. Je mets en place ma ligne de mire.
J’aligne mon viseur, mon œilleton sur la porte, elle s'ouvre doucement. Je mets en place ma ligne de mire.
Mais je vois qu'il attend quelque chose. Quoi donc ? Un autre diablosaure. Une femelle, si je comprends bien. Il va s'accoupler. Bah tant pis... Attends, y a un gosse.
Je vois mon homme, le colonel est en face de moi. Mais je vois qu'il attend quelque chose. Son enfant ! Une petite fille. Il saute sur une monture, avec sa fille.

« Qu'attendez-vous pour tirer soldat ?
- Oscar dit-moi quand je peux tirer.
- Ok. »

Il essaie de la protéger des coups d'épées. Des enfoirés de l'Alliance essaient de tuer une enfant. Ces salopards. Pour l'instant, je ne peux tirer que sur la fille, derrière son père. C'est déguelasse mais cela évitera que d'autres types dans les deux camps ne meurent. Et avec un peu d'adresse, je peux juste le blessé suffisamment pour qu'il tombe à terre et qu'on le récupère. Il survivra.
Il joue avec ce petit ! C'est son fils ou sa fille. Il a une famille. Le futur Roi de ces marais.
Mais le soleil m'arrive de face. Ma lunette reflète de la lumière. Dred me repère. Il se mets instinctivement devant sa famille et me foudroie du regard. Mais il attaque pas. Comme si il s'offrait, en échange de son petit. De sa compagne.
Histoire complète : publication demain pour la sortie de Un'Goro !

Dred le Roi des marais

La jungle ne pardonne pas nos erreurs. Chaque empreinte au sol peut être un leurre. Comme nos vies.

Le cratère de Un'Goro, un endroit remplit d'animaux préhistoriques. Mais je suis pas à la recherche de n'importe lequel. Dred, le Roi des marais. Mais cela ne réponds pas à la question du pourquoi je suis ici. Officiellement, un scientifique m'a fournit la prime pour sa capture. Mort ou vif. Il bloque toutes les expéditions en direction des marais. Mais en réalité, je cherche en partie la gloire, en partie la prime et une partie de moi-même. À chaque fois que je vise. Que je regarde dans le viseur. Que mon œil passe dans l’œilleton.

La flore est aussi dangereuse que la faune. Qu'elles soient carnivores ou empoisonnées, elles ne cherchent que votre mort. Mais si il n'y avait que ça. Les indigènes et les murlocs ont déjà emportés plusieurs expéditions à eux tous seuls. Mais j'ai vécu pire. Quand la pauvreté vous tient, vous acceptez tous. La chasse aux grosses bêtes, il me reste que ça. Et à chaque fois que je construit ma ligne de mire sur la cible, j'essaie de... Bof, n'y pensons plus, un coup de gnôle et ça passera.

Ces arbres sont d'une taille gigantesque. Les tours de Hurlevent à côté font pâles figures. Ils sont fait de fer. En tous cas, ceux qui ont essayé de les trancher y ont laissé leurs haches. Mais lui, il y arrive. Dred. Ces arbres au sol, déracinés, sont plus parlant que n'importe quelles empreintes.

On se pose souvent la question. Qui est le plus féroce, Krush ou Dred. Personne n'est arrivé à répondre à la question. Moi je ne m'y amuserai pas non plus. Quand je m'en serai fait une peau des deux, là on pourra répondre. Les marais sont de l'autre côté du cratère. Dred y va pour se régénérer, comme le disent les intellos. Pour les moins érudits, cela veut dire s'accoupler. En tout cas, c'est moi qui me tapes les 100 bornes. C'est calme, trop calme. J'aime pas ça. Me tends. Allez un coup de gnôle, ça va me détendre. Je ressors la gourde du sac.

La nuit tombe petit à petit. Je décide d'installer ma tente prêt d'un ruisseau. Je me rappelle alors d'un proverbe, que j'avais appris il y a deçà plusieurs années. L'eau est source de toute vie, si vous contrôlez l'eau, vous contrôlez tout ce qui dépend d'elle. Je vais me contenter de la surveillez.
Je place la tente un peu plus haut, derrière une fougère. De deux mètres. Je récupère quelques brindilles pour le feu. Je sors mes rations du sac. Je chasserai plus tard. Profitons de ce que l'homme a su faire de mieux. Je crois. Le temps que ça cuise, j'astique mes fusils. Si l'un est tromblon, deux balles pour deux canons, il ne me sera d'aucune utilité mis à part en baroud d'honneur. Une pour lui, une pour moi. Mais l'autre, c'est le meilleur fusil de précision de tout Azeroth. J'en ai vécu avec lui. J'ai le même depuis toujours. Tiens c'est cuit. De la viande cuite en plein cratère de Un'goro, douce ironie non ? Royaume de la viande fraîche. J'aperçois quelques tricératops au loin, mais rien de plus menaçant. Je file bien vite sous la couette. Les nuits sont fraîches. Et le sommeil, arrive bien... vite...

Quelques années plus tôt

Le bruit des bottes. Le bruit cadencé de la marche au pas. Presque une mélodie. En file indienne. Deux par deux. Un cavalier remonte cette chenille immense. Ce flot inexorable. Et se met à crier « Écoutez-moi bien bande de sacs à merde, à cette vitesse là, vous êtes bon pour dormir à la belle étoile, et tant pis pour vos tronches si vous tombez sur une escarmouche orc ! Alors on se bouge le cul ici ! »
Reste poli. C'est ça l'armée. Que vous soyez à Hurlevent ou ailleurs, quelles que soient les idéaux que votre patrie défend, ça reste un monde de brutes. Dirigés par des officiers, enfin des seigneurs qui nous voient, quand nous sommes armées, nous le peuple, comme une menace à mater. Et à dresser. Mais on leur est utile, on meurt pour leurs jolies minois. On nettoie les villages au alentour de Orgrimmar. La postérité, pour la trouver, faut aller du côté de l'armée de Varian. Nous, on sera oublié par l'histoire. C'est beau hein, on fera des poèmes épiques sur la bravoure du roi et tutti quanti. Nous, on reste là à bouffer la merde du sol, à traîner les pieds dans cet océan de boue.
« Dis Dom, il nous veut quoi cet officier ? Si il veut aller au camp qu'il y aille non ?
- Bah, faut bien qu'il gueule un peu dans la journée.
- Facile quand on est à cheval. Au fait fais gaffe, ton fusil risque de tomber. Je te le remets.
- Une fois là-bas, tu m'aides à nettoyer mes lunettes de visées. Elles seront crasses après ça.
- T'inquiète pas. »
C'est un brave type ce Oscar. On fait partie d'un des rares duo de l'unité intacte. Court pas les rues.
On est le 8ème bataillon de tireur d'élite. Le seul. On était 50 gars, commandé par un colonel gobelin, un des rares de cet armée conservatrice, un type génial. Un père pour tous les gosses qu'on était. Perdue, qui ne savaient même pas marché au pas. Protecteur, il savait être dur et doux quand il le fallait. Quand y avait des rixes avec d'autres unités, il nous défendait toujours face à la hiérarchie. Il avait pas peur de ces culs herbeux, comme il les appelait. Il est mort en nous protégeant. Dans une escarmouche. Il a pas eu la médaille de l'honneur. On a fait une pétition mais bon, que voulez-vous. On est plus que 8. Sur 50. Quatre fusils, quatre jumelles. Mort dans une guerre qui les dépassent. Pour un joli minois de Dalaran ? C'est moi qui les dirigent maintenant. Tous, à part Oscar, des nouveaux, pour remplacer les pertes. Des gosses à peine sortis de leur adolescence. Mais je les protégerai, les entraînerai, comme le colonel l'a fait. Pour lui.


Soudain, un bruit retentit. Qu'est-ce donc ? Je sais pas. Le sol tremble et un rugissement sauvage se fait entendre. Le son se rapproche. Je me réveille en sursaut. J'attrape mon tromblon. Il est là. Pas loin. Il y a un fourré juste à côté. Je me précipite dedans. Je fais même pas dépasser mon orteil.
Le bruit des pas se rapproche. Je jurerai de l'entendre respirer. Une forme se dessine, sous le couvert de la lumière du soleil matinale. Filtrée à travers les arbres, elle faisait apparaître un animal, baigné, paradoxalement, un diablosaure, massif. Ses membres postérieures font la taille de poutre. Sa gueule massive laissait paraître sa dentition fournie. Il s'approche du ruisseau. Il se rapproche. Son odeur est infect. Il est à portée. Mais ce n'est pas lui. Beau bestiau certes. Mais pas lui. Mais je ne dois pas bouger d'un poil. Tant que le vent ne vient pas dans mon dos. Il ne doit pas me sentir... Merde le vent tourne ! Et ce gros plein de soupe commence à comprendre l'entourloupe. Je file de buisson, je sprint vers cette vieille souche. Je ne prends pas la peine de regarder si il me suit ou pas. J'en suis convaincu. J'entends le bruit de ses pas. Je me faufile à l'intérieur. Le but est qu'il se rapproche assez pour que mon vieux tromblon soit efficace. D'un coup il écrase de sa patte une partie de la souche qui vole en éclat. Il m'érafle de peu. Je sors la tête et décharge une volée en plein dans la tronche. Les balles ricochent. Merde, va me falloir des balles explosives. Bien ma veine elles sont dans mes boîtes de munitions. Plus qu'un choix. Se foutre à l'eau. J'y cours. Il perdra mon odeur et ma trace. Dû moins je l'espère. Je repars vers le ruisseau. Je fonce comme si le diable me poursuivait. D'un côté, effectivement, je ne suis pas loin de me faire poursuivre par le diable.
Je saute à l'eau, tête la première. Je me laisse emporter par le courant. Il est trop fort pour que je puisse lutter de toute façon. Faut pas que je tombe sur un murloc. J'y pense que maintenant aussi.
Au bout de quelques mètres, j'arrive à m'accrocher à un rocher. Je me cache derrière non sans peine.
J'entends son rugissement. De la colère est en lui là. Non, il ne m'aura pas en casse croûte. Je me retourne pour le voir. Il déguerpit. Tant mieux. Je lutte pour nager jusqu'à la berge. Je m'allonge par terre. Une vraie carpette. Je me relève difficilement. Je me traîne jusqu'au campement. Je rallume mon feu pour sécher mes vêtements. Avec cette humidité, je risque de tomber malade. Et manger un petit déjeuner. Rien de tel. Et je termine déjà ma gourde de gnôle. Va falloir que j'en fasse sur le trajet. Bah tous les chemins mènent aux rhums !

Je reprends ma route en milieu de matinée. Comme il se doit au printemps la nature se réveille. Les raptors se font la cour au loin, les plantes se font butiner et moi je suis seul dans cette jungle. À chercher un animal dont la gueule fait ma taille. Enfin, ce sont nos intellectuels qui l'affirment. Moi je pense qu'il fait simplement la taille du Roi Krush. J'entends des bruits. Des bruits de pas. Et une détonation. Un bouton de fleur qui rougit. Rouge sang. Ma gnôle ? Où est-elle ? Je sens dans mon cou quelque chose. Une fléchette. Je m'écroule.

Je m'écroule le long d'un arbre. Fatigué. Cette marche à la mort m'a exténué. Enfin la pause. Combien de temps avant l'objectif ? Très bonne question, déplions cette foutue carte tient.
« Une gorgée Dom ?
- Tu sais que je ne bois pas.
- Ça rend le bras sûr aussi.
- Suffit de concentration. Va nettoyer les lunettes plutôt feignasse.
- Allez, pour Hurlevent. »
J'adore comment il se fout de la tronche des officiers. Bon, je regarde cette foutue carte. Apparemment, on l'atteindra demain. On va camper ici de toute façon. On va devoir monter le camp en deux-deux. Allez, je vais aider à monter les tentes.
À la tombée de la nuit le camp est enfin finit. À la lueur des lanternes, je me faufile entre les baraquements pour rejoindre le QG. C'est assez drôle de se dire qu'on est détesté, nous les tireurs d'élite alors qu'ils ont besoin de nous en permanence. Et moins drôle quand on se rend compte que cela explique nos pertes.
« Bon Monsieur, c'est notre dernière mission techniquement. Il suffit de nettoyer cette dernière place puis on sera bon. La Horde de ce Garrosh sera anéanti peu après avec la chute de Orgrimmar. Et nous on aura finit les dernières poches de résistances. Ce village a été envahit il y a deux mois. Ça risque d'être un combat urbain. Heureusement, la place centrale est assez large pour permettre à la cavalerie de se déployer et à nos fantassins de se mettre en parfait ordre de bataille. On force en seul point. La percée devra être vite décisive.
- Tous en seul point c'est pas dangereux ? Dit le chef du 54ème régiment.
- Ne vous inquiétez pas soldat. La stratégie est notre domaine ! Rétorque le général. »
Quel imbécile. On appelle ça de la tactique. La stratégie qu'on emploie, on appelle ça la terre brûlée.
Il continue de déblatérer ces insignifiants détails. Aussi utiles que savoir que les écureuils mangent des noix.
« Colonel Enfield, quel est le plan de bataille de votre unité ?
- Je sais pas. On prend quelques types avec nous, on prend possession de bâtiments puis on vous fait l'appuie-feu qu'on vous doit.
- C'est pas un plan ça.
- Non c'est mon ordre de bataille. L'improvisation.
- Bien vous vous plaindrez pas si vous vous perdez sur le champ de bataille.
- Dur de se perdre, faut juste prendre le chemin inverse de l'ambulance. »
Il me jeta un regard noir. J'adore quand il fait cette tête. Je sais que j'ai gagné face à cette tête de mule. Être idiot et sans cœur va. La réunion se termine. Chacun rentre se coucher. Moi aussi.

Je me réveille dans une cabane. Ou un cabanon. En tous cas, je suis ligoté tel un saucisson. Donc soit on m'en veut, soit j'ai fait peur aux locaux. Dans tous les cas ma présence dérange. J'entends qu'on s'approche. Des pas mêlés à une langue dont que je ne connais rien. Fallait s'y attendre.
Un homme entre. Une crosse à la main. Un prêtre ?

« Eh bien, pas la peine d'avoir peur, les tortollans ne sont pas méchants, tu les as justes effrayé. Ils sont froussard comme tous.
- Tu parles ma langue ?
- Je suis de Hurlevent et à ton habillement je suppose que toi aussi. Je suis un prêtre. Père Camille. Un ancien du Temple écarlate. Nous nous étions installés à Gadgetzan mais mes confrères ont succombé dans le crime. Je n'ai pas su les protéger. Pour oublier j'ai décidé de m'enfoncer dans Un'Goro, espérant retrouver la Foi. Et j'ai découvert ces adorables être. Je m'efforce de les convertir. Mais aussi de les comprendre. Ils ont une autre mystique. J'étudie cela.
- Si je comprends bien, vous êtes un curé qui a décidé de tous plaquer pour des indigènes ?
- Quel langage ! Tu as dû être ancien soldat toi. J'en ai croisé. Vous avez tous la même façon de vous exprimez.
- Dans le mille Émile. Sinon, c'est sympas de faire la causette mais j'aimerai bien qu'on me détache. Et je suis pas contre un petit verre.
- Ah oui, j'oubliais. Освободите его, это гость.
- Drôle de langue.
- J'ai mit du temps avant de l'apprendre. Elle assez complexe. Il y a une phrase qu'ils adorent c'est, si je le prononce bien : Пролетарская революция на марше! И смерть угнетателям народов! Mais je ne sais pas du tous ce qu'elle veut dire...
- Bah, sûrement quelque chose d'amicale. »
Ils me libèrent. Les tortollans sont des petits êtres, avec un corps de tortue. Ils sont assez vifs dans leurs mouvements. Père Camille me fais le tour du propriétaire. Les tortollans sont vraiment étranges dans leurs coutumes mais totalement adaptés à cette vie dans Un'goro. Leur société est basé sur l'entraide mutuelle au contact de la nature. Une vie simple. Qui ferai ça chez nous ? Je sens dans la voix du Père Camille qu'il est de cet avis. Ils se répartissent les tâches entre eux. Ils ont des chefs mais cela n’empêchent pas ces derniers de travailler comme tous le monde. Nos rois en feraient autant ? Ils n'utilisent leurs armes que pour lutter contre un diablosaure qui s'approcherait de trop près. D'ailleurs, leurs stégosaures sont des montures efficaces. Par ailleurs, leurs alcool local est très plaisant, j'en rempli ma gourde et mon gosier. On passe devant des enfants qui jouent. Leurs peaux deviennent orange, leurs têtes s'arrondissent. Cette petite fille... un trou... à ma droite, Oscar, que veux-tu me dire ?
Je m'évanouis, j'entends à peine le Père Camille criez à l'aide. On me transporte dans une cabane. Je perds connaissance.

Je me réveille, dans la soirée. Fiévreux. Mais debout. Le Père arrive. Il à l'air satisfait de me voir levé. Il ne me reste encore guère de temps avant que je loupe le rendez-vous avec Dred. Deux jours. Je me lance.

« Mon Père, puis-je vous demandez une faveur ?
- Oui mon fils.
- Je dois éliminer un diablosaure, Dred le Roi des marais. J'ai un papelard qui justifie ce choix.
- Montre, il le lit avec attention. Mais pourquoi tuer cet animal ? Pour des expéditions ? Cet écosystème ne tient en place que si on n'y touche rien. Pourquoi ? Et quel scientifique oserai faire une chose pareille ?
- Mon Père, je n'ai pas le choix, je suis ruiné.
- On a toujours le choix. Je l'ai toujours eu.
- Un choix entre la vie et la mort est-il un choix honorable selon vous ?
- Parce que tuer en est un ?
- Vous croyez que j'ai eu le choix de massacrer ces orcs ? Criais-je.
- Quand on a des convictions.
- Varian m'aurai mit au pilori oui ! J'aurais fini dans un fossé une balle dans la tête. Un silence ce fit. Il rétorqua.
- Ce n'est pas Dred que tu cherches. Tu ne te l'avoues pas. Tu recherches autre chose. Tu es troublé depuis que tu es là. Mais... Je ne peux t'empêcher d'y aller. Les marais, tu n'as qu'à suivre la piste pour les rejoindre. Fais attention à toi. Saches que tu n'es qu'un alcoolique qui boit que pour oublier qu'il est alcoolique. »

Je fais mon sac. Le Père a réussi à me décocher des guides tortollans. Ils m'aideront à aller aux marais puis à rentrer chez moi. Sympas. Je fais mon stégosaure et en route. C'est entre nous deux maintenant.
Un sifflement strident se fit entendre. Le sifflet. Ce son. C'est l'heure d'y aller. Le dernier de la campagne. Et après chacun chez soi. Je donne mes dernières consignes à mes hommes avant de se lancer à l'assaut des maisons. Notre but est de soutenir l'effort qui va se porter sur la place du village. La percée a été dur. Mais ils ont réussi. Pour mieux tomber dans un piège. Mais au moins, le QG adverse se trouve sur cette place.

« Vous montez direct à l'étage supérieure. Vous attendez pas pour dégainez. Leur position est désespéré mais ils n'en sont pas moins dangereux. Alors toujours en binôme. Et pas de civils ! Comme le colonel l'a toujours dit. Eux, ils ont pas choisit de se prendre un balle. Ok ?
- Ok ! »

Enfin, moi non plus j'ai pas choisit, mais on fera avec. On se disperse pour pouvoir offrir un appuie-feu sur l'ensemble du champ de bataille. Sous tous les angles. Je prends avec Oscar la maison qui se trouve pile poil en face de la place, dans son prolongement. La plus exposée. On enfonce la porte. Je dégaine mon tromblon, je tir en plein dans les deux Kor'krons. Ils l'ont senti passé. Je monte en vitesse là haut. Deux fenêtres. Une pour moi et l'autre pour mon coéquipier à la jumelle. Je sors mon fusil à lunette, je vise le tous, je me mets en position, j'arme et je vise. Oscar saute sur sa place et lance son classique « on les aura tous ces enfoirés! ».
Avec ses jumelles, il guide mes balles. Un coup là, un coup là-bas, j'améliore mon tableau de chasse. Une tête après les autres. Des gens avec qui peut être, j'aurais pu être ami. Mais je chasse bien vite cette pensée horrible. Un officier arrive.
À la veille du rendez-vous avec ma bestiole, durant la nuit, je me cache dans un buisson, dans la lisière avec la forêt. Les tortollans, malgré le barrage linguistique, ont comprit mon intention. Mais aucun ne m’empêche d'armer mon arme. Ils se retirent. Comme prévu. J'ai une vue dégagée sur les marais. Je dors en attendant le jour.
Cet officier nous donne un ordre clair, je dois abattre le colonel de la place. Selon les renseignements, il devrait sortir du QG. Je suis en face. Ligne de mire parfaite. Si je l'abats, la bataille prend fin direct.
Le rugissement de Dred me réveille. Un animal, rouge sang, massif, haut comme une tour de Hurlevent. Une gueule venu du Norfendre. À côté de ça, les zombies du Fléau font figure de poupées. Je mets en place ma ligne de mire.
J’aligne mon viseur, mon œilleton sur la porte, elle s'ouvre doucement. Je mets en place ma ligne de mire.
Mais je vois qu'il attend quelque chose. Quoi donc ? Un autre diablosaure. Une femelle, si je comprends bien. Il va s'accoupler. Bah tant pis... Attends, y a un gosse.
Je vois mon homme, le colonel est en face de moi. Mais je vois qu'il attend quelque chose. Son enfant ! Une petite fille. Il saute sur une monture, avec sa fille.

« Qu'attendez-vous pour tirer soldat ?
- Oscar dit-moi quand je peux tirer.
- Ok. »

Il essaie de la protéger des coups d'épées. Des enfoirés de l'Alliance essaient de tuer une enfant. Ces salopards. Pour l'instant, je ne peux tirer que sur la fille, derrière son père. C'est dégueulasse mais cela évitera que d'autres types dans les deux camps ne meurent. Et avec un peu d'adresse, je peux juste le blessé suffisamment pour qu'il tombe à terre et qu'on le récupère. Il survivra.
Il joue avec ce petit ! C'est son fils ou sa fille. Il a une famille. Le futur Roi de ces marais.
Mais le soleil m'arrive de face. Ma lunette reflète de la lumière. Dred me repère. Il se mets instinctivement devant sa famille et me foudroie du regard. Mais il attaque pas. Comme si il s'offrait, en échange de son petit. De sa compagne. Je vois le petit inconscient de ce qui ce passe. Une jeune fille passe devant Dred.
La bataille fait rage en bas. Les hommes sont broyés des deux côtés. Seul quelqu'un qui a vu des champs de bataille peut comprendre le stress que cela engendre. Peut comprendre le chaos qui en sort. Peut en comprendre l'horreur. Ce colonel, un type lambda dans le civil, qui pour défendre sa fille, a prit les armes. Et je me retrouve là, à devoir éliminer un gars dont je ne connais. Rien. Cette pensée me vient de plus en plus à l'esprit. Au fur et à mesure que mon tableau de chasse s'agrandit.

« Qu'attendez-vous ?
- Que ma ligne de mire soit libéré général.
- Libérez-là aux dépends des autres si il faut.
- JE NE TIRERAI PAS SUR MES CAMARADES BOUSEU !
- Tu as dit quoi enfoiré ?
- C'est moi qui peut appuyer sur la cachette et te foutre à terre si il le faut. C'est moi le spécialiste donc tu m'écoutes. Si t'es pas content tant pis. Il est pas content de ce que je viens de lui dire, mais il se résigne. Il a pas le choix que de satisfaire mon désir. D'attendre une vue dégagée. Le cheval se cabre dans tous les sens. Peut pas viser. Là, d'un coup, Oscar gueule.
- MAINTENANT DOM ! »

J'ai regardé et j'ai tiré. Et j'ai effectué ma première erreur de la guerre. Ne jamais rechercher le moment « parfait », mais rechercher la ligne stable et qui tient dans le temps. Mais je n'avais qu'un instant. Au dernier moment, le cheval effectue un demi-tour impeccable. La balle vient de se loger dans le cœur de la jeune fille. Elle chute du cheval. Elle s'effondre. Un corps sans vie gis sur le sol. Celui d'une innocente victime. Je garde mon œil sur mon viseur, ma joue contre la crosse. Mon doigt enfoncé sur la gâchette. Oscar a encore les yeux rivé sur la scène, qu'il observe de ses jumelles. Il ne comprends pas. Lui non plus. Il avait vu le moment « parfait ». Et c'est quand ce mot lui passa à l'esprit qu'il comprit son erreur.

« Merde j'ai fais quoi ! Putain Dom on a fait de la merde là !
- Quoi un officier de cavalerie a été touché ?
- Non sale sac à merde, lui répondis-je calmement, une petite fille innocente.
- Parle sur un autre ton toi. Et le colonel de la place ? »

Un silence. Je vois cette fille qui se balade devant ces diablosaures. Un trou au niveau du cœur. Béant. Je tremble au niveau des mains. Je verse une larme devant le tableau qui s'offre devant moi. Ma gnôle ! Ma gnôle ! Il me la faut.
Le père voit sa fille au sol. Il saute la sauvée. Il la prends dans ses bras. Comme je n'ai jamais vu un père le faire. J'ai vu dans la lunette, ses larmes. Ses dernières inspirations avant d'expirer. Un salopard tente de le tuer de dos. Un Kor'Kron à le don de le briser net. Merci. Il reste au milieu de la mélée. Un de ses gardes tente de le faire relever. Il refuse. Il veut mourir prêt de sa fille. Il le laisse là. Il meurt d'un type sans cœur. Qui lui plante son sabre de cavalerie dans le dos. Oscar répondit.

« Cible acquise. Il pleurait toutes les larmes de son corps.
- Ah enfin ! Je prévenir le commandant ! Il se pressa de quitter la maison. Il rejoint le QG.
La bataille ne c'est pas raccourcit.
- On est des connards Dom. Le colonel avait dit pas les civils. On a pas réussit à tenir sa foutue doctrine. On est des monstres.
- La guerre nous transforme en monstre quoi qu'il advienne. Quelque soit ton idéal. Quelque soit ton camp. Tuer des êtres vivants est une cause que personne ne peut défendre. Mais certains profitent de ce business. Les rois, les seigneurs, les généraux. Ils traînent pas dans la boue. Ils connaissent pas la tragédie de la mort et de la sueur. Les familles brisées par le fer. Ils ne connaissent que la gloire que leur consacre nos livres d'histoires. Nous on est bon pour brouter le sol.
- Je m'en veux Dom.
- Moi aussi.
- On fait quoi ? On le dit aux autres.
- Oui. »

Je prends ma gourde puis je l'observe et je comprends les dernières phrases de Camille. Je jette ma gourde au loin, je baisse le canon de mon arme. Mes yeux sont noyés de larmes. Dred le voit. Il baisse sa garde aussi. Il repart avec sa famille. La fille disparaît. J'ai enfin comprit ce que je recherchais depuis toujours. Je sais ce qui me hante depuis toujours. J'ai cherché à planquer ceci au fond de mon âme. Je n'acceptais pas le monstre que j'étais devenu. Je noyais ça sous l'alcool. Je ne voulais plus avoir à faire à ce double de moi-même. Comme une plaie qui n'a jamais cicatrisé. Dred me l'a fait comprendre.

Je continue seul vers le village des tortollans. Il pleuvait. Il faisait nuit. La piste boueuse. On s'enfonçait dedans. Je marchais seul. J'étais épuisé. Je me mit à genoux au sol. J'ai pleuré comme je ne l'est jamais fait. Je revis cette fille devant moi. Un trou au cœur. Je devenais fou. Une vérité que je n'ai jamais assumé. Je ne l'ai pas dit au groupe le soir de la victoire. J'ai gardé ça avec Oscar. Sur le cœur, depuis 7 ans. Varian a eu ses célébrations, nous on nous a jeté tels de vulgaires déchets.
« Tu n'es pas ce que tu crois être !
- Qui est-ce ?
- Un esprit.
- Suis-je fou ?
- Sûrement, mais quand on est « fou », on peut communiquer avec les esprits, c'est cool hein !
- Tu me veux quoi, création de cet inconscient qui part en cacahuètes dans ma cervelle.
- Au rien, juste pour te dire que Dred va te ramener chez les tortollans.
- Quoi ?
- Eh oui. Tu sais cette forêt n'est pas le monde des humains. Quelque chose de magique l'entoure. Camille te le dira. Les tortollans y puissent leur énergie. Mais plus encore. Tes hallucinations, se font de plus en plus présentes depuis que tu es là non ? Eh bien ce n'est pas un hasard. Tu es plus que ça. La vie est faites de choix. Tu as fait le tien. Rien ne t'empêche d'être meilleur. Mais pour ça, il faut dépasser ce que l'on croit être. »

Effectivement, Dred arriva. Me transporta, moi à moitié inconscient, chez les tortollans. Un éclair de génie me vint à l'esprit au réveil. Je regarde au dos de ma prime.

« Monsieur Enfield, vous voilà. Alors ce Dred, vous avez eu sa peau ? Vous avez vengé nos tristes compères.
- Non.
- Quoi ?
- Enfoiré de première, j'aurai dû m'en douter.
- De quoi ? Et baissez donc ce tromblon... Vous allez blesser quelqu'un avec !
- Et pas seulement.
- Mais monsi...
- Adieu. J'ai tiré. Il le méritait. Les tortollans me reconduisent à la lisière. Pour allez où ? Je ne savais pas. Mais j'avais retiré une importante leçon. Que ce soit de Dred ou de Camille. C'est nos choix qui nous forgent. Quelque soit notre passé.
Les derniers mots de cette jungle que je vis furent ceci.
« Permis de construire »


épilogue :

Je revins à Hurlevent. Les pompes funèbres de Varian eurent lieu. Son fils tenu la cérémonie. Il autorisa les anciens soldats à faire part d'un dernier mot. Ce fut mon tour.

« Je crache sur ta tombe enfoiré meurtrier. Je cracha effectivement dessus et me permit un bras d'honneur. Un garde m’empoigna et me dit.
- Un peu de respect peon.
- Pour le peu de respect qu'il me donna, je lui devais bien ça.
- Qui est ce malotru.
- Eh bien majesté, un vétéran des campagnes de votre père, qui m'a volé ma vie. Et celles d'innocent. Pourquoi ? Pour sa gloire personnelle. Et nous, ces souffres douleurs, des laissés pour comptes de l'histoire, nous devrions le saluer ? Jamais. Ce n'est que mon choix. Exécuté moi si vous voulez, je m'en fiche bien.
- Laissez moi réglez son compte majesté.
- Non, lâchez-le. Qu'il ne gâche pas plus cette cérémonie. »

On me jeta par terre. Mais j'étais heureux. Je rentra chez moi. Je me suis jamais autant défoulé de ma vie. Fais du bien !


postface

Je ne sais pas si cette histoire, qui certes ne tourne pas complètement sur Dred vous plaira. Je sais. Mais je ne voulais pas que cette histoire ne soit qu'une vulgaire chasse comme on en voit des centaines. Certains crieront que c'est du vol. D'autres admireront la poésie de l’œuvre. De cette histoire d'un soldat atteint de stress post traumatique. Et qui ne l'accepte pas. Et qui ne le comprend qu'après. Cette histoire pose aussi la question que vous ne vous êtes jamais posé allianceux de WoW. Votre guerre était-elle juste ? Le saviez-vous ou fermiez-vous les yeux comme notre héros ? Bien évidemment, cette question se pose aujourd'hui. Et ce posera encore et encore. Dans ce monde qui se meurt. Inoxydablement vôtre.

J'espère que vous saurez apprécier cette histoire de Dominique Enfield.
Bonjour à tous !
Suite aux conseils laissés sous ma présentation je suis venue jeter un oeil à la " taverne " :p et j'aime beaucoup ce que vous faites ! Vous faites ça avec beaucoup de passion je trouve, je vais prendre le temps de tout lire pour pouvoir mieux en discuter avec vous et laisser mes avis par la suite :)
J'aime beaucoup écrire également mais je ne me sens pas capable de rejoindre la troupe, je ne connais pas assez l'univers de wow et je ne crois pas que je pourrais faire quelque chose d'assez inventif et plaisant à lire ^^' mais si l'envie me vient un jour je pense que je prendrais le temps de mettre à plat mes idées avant de me lancer !
Sur ce je vous laisse, j'ai de la lecture :p
Chapitre 1 : Réfléchir. Réfléchir. Réfléchir.

L’élémentaire de Mana. Pendant près de quatre jours je n’ai pensé qu’à lui. Ou plutôt qu’à elle. Oui, j’en suis persuadé. C’est une femme. Les élémentaires de Mana se distinguent des autres de par le fait qu’ils sont en vérité des entités humaines, métamorphosé en aspect élémentaire. Ces derniers peuvent être hostiles ou au contraires amicaux. Celui que j’avais vu n’était aucun des deux : c’était la perfection incarnée. Ni innocent, ni coupable. Mais Hancho et Kazakus n’auraient pas compris. Il fallait que je protège cette créature. Elle devait rester secrète.

Toutes ses pensées s’entrechoquaient dans ma tête. J’étais assis sur mon lit de toile blanche, à réfléchir, silencieusement. Il devait-être six heures du soir. La journée avait été calme, et pour cause, je n’étais pas sorti de ma chambre. Non, j’étais bien trop occupé à penser. Oui, réfléchir, imaginer, faire de multiples hypothèses. Tant d’occupations futiles pour les autres, mais qui faisaient partis intégrante de mon être. Réfléchir, toujours plus, jusqu’à avoir cet éclair, cette solution magique qui vous fait bondir de joie, et qui s’arrête prestement, aussi vite qu’elle est venue, vous empêchant d’être compris. Je voulais y remédier. Mes idées ne devaient en aucun cas se perdre. Elles étaient des trésors de mon génie. Il ne fallait pas les égarer.

Sept heures du soir. J’étais toujours occupé à réfléchir. J’avais pris un bout de papier et m’était assis à mon petit bureau. Il fallait que je trouve un moyen de dompter cette fabuleuse créature. Ma chambre faisait quelques mètres. Je vivais dans un petit « internas », ou s’agglutinaient des dizaines de chambres à chaque étage. À l’intérieur de chaque pièce, un lit, un bureau, et un lavabo. Des toilettes mixtes au premier étage. Exactement trois « cabines » pour les besoins, et deux « douches ». Les viols étaient communs dans cet établissement. Pour les femmes comme pour les hommes. Malgré ça, les homosexuels, les orcs, les Tauren, les gobelins, les gnomes, les femmes, les nains et naines, les démons et succubes, tous étaient rabattus au même rang ; nous étions tous des frères, des violeurs, des criminels, des voleurs, et nous partagions tous cet endroit.

Au départ la vie est dure, aride et les bizutages, sexuels ou autres, s’enchainent à toute vitesse. Et puis au bout d’un moment, une fois que vous avez fait votre première victime, cet endroit magique devient un véritable palais. J’étais les mieux placés socialement parlant. Les autres passaient leur temps à déambuler dans la ville, sans grand but. Moi j’étais, à l’époque, un simple ingénieur, chargé de rénover les égouts. Je n’avais rien de plus que les autres, et je savais un paquet de choses que je n’étais pas sensé savoir.

Des crimes les plus petits, aux attentats terroristes contre les différentes factions qui résidaient à Gadjetzan. Jusqu’ici Gadjetzan à dus vous paraître obscure, méchante et pourtant discrète. Vous n’avez pas idée de l’enfer que s’est. Cet endroit vous ronge chaque parcelle de votre âme, et vous prends tout. On ne ressort pas indemne d’une nuit à Gadjetzan. Je l’ai appris à mes dépends.

Pour en revenir à mes pensées, j’avais décidé d’établir un plan de la ville et d’étudier chaque parcelle que je pouvais. Connaître la ville par cœur était mon objectif. Mais il fallait agir vite. Un second éboulement avait survenus, dans la zone sud de Gadjetzan cette fois-ci, et j’avais fait croire que je n’étais pas en état de travailler afin de rester réfléchir. Réfléchir, oui. Réfléchir. Réfléchir.
Bingo ! La créature n’apparait qu’à proximité des bouches d’égout de matière C. la matière C. Du métal lambda, mais qui porte cette appellation sur les plans de la ville. Ce sont les conduits principaux qui contiennent ce chiffre. Les autres sont classés par ordre alphabétique : A, B, C, D, Z. Oui, les conduits Z sont les plus petits. Leur particularité est qu’une fois construit et mis sur pieds ils sont abandonnés. On les remplace mais on ne les enlève jamais. Ils sont également très étroits. De vrai petites pailles. Ils sont sensé recevoir les eaux polluées des zones industrielles. Mais les déchets chimiques s’entassent et leur petite taille empêche toute rénovation. La zone « Z » est justement l’endroit où tous les conduits de matricules Z sont fixées. Le dernier chiffre remonte à il y a dix ans : on en comptait plusieurs dizaines de milliers. Quasiment chaque mois de nouveaux conduits sont ajoutés. Ce sont des détenus qui s’en occupent ; les matériaux chimiques ont rendus la zone si dangereuse que des enchantements sont nécessaires afin de protéger les ouvriers. Mais cette magie coute de l’emploi. Et Gadjetzan n’aime pas ça. Des détenus sont donc employés afin d’accomplir cette tâche ingrate, le tout sans aucune protection.

L’élémentaire ne s’en approchera donc pas. Et s’il le fait ce sera la fin. Si les conduits explosent, s’est Gadjetzan toute entière qui sera intoxiquée. Car pour contenir les vapeurs toxiques et autres effets dangereux, des barrières magiques sont utilisées. Si elles se brisent, en un temps record de trois heures, la totalité de la surface de Gadjetzan sera submergé par un nuage toxique mortel. L’eau sera totalement contaminée au bout de cinq heures. Les premières décompositions s’effectueront au bout de deux jours. En un mois seulement, Gadjetzan n’existera plus et laissera place à une zone mortelle impraticable. Aucune issue possible à ça. La seule solution sera de créer une nouvelle barrière magique pouvant contenir le nuage toxique. La création de cette barrière nécessite des dizaines de mages expérimentés. C’est le seul espoir. Mais ce n’était, évidement, pas ma priorité. Il fallait que j’examine toute la ville à la recherche de la créature. Réfléchir. Réfléchir. Réfléchir.

Neuf heures. Je n’ai toujours pas mangé. La faim ne me tiraille pas plus que ça. Ce soir je dois m’occuper d’un conduit en rénovation, afin d’inspecter les dernières modifications. L’odeur. Oui, l’odeur. La plus grande difficulté dans ce travail. J’inspecte, encore et encore le plans de la ville. Je marque des points de repère. Il faut que j’établisse un périmètre que je veux examiner en premier. Réunir les preuves et indices suffisants pour apprendre à connaître mieux cet élémentaire.

Vous êtes toujours avec moi ? Évidemment !

Le lendemain j’entrepris de sortir de l’internat, quand quelque chose m’interpelas : de la fumée s’échappais du secteur Est. La zone « Z » se trouve à l’ouest, pas de problème. Je pris le temps. Je n’étais pas pressé. J’avais totalement changé de vision sur ma situation actuelle. Je pensais être effrayé. Non, au contraire j’étais émerveillé par cet élémentaire. Il me fallait en apprendre plus. Je vis un panneau indiquant que des réparations avaient lieu dans le secteur nord de Gadjetzan et que la zone n’était donc que très peu praticable.

L’élémentaire c’était un peu déplacé. Il avait avancé de quelques kilomètres. Mais je devais garder ça pour moi. Ma promenade ne dura que quelques minutes. À peu près une vingtaine. J’aime la précision. La boue avait salit mes bottes. Mon habit d’inspecteur était salle, lui aussi. Je ne portais pas mon haut de forme. Mais toujours ma fidèle ceinture en écailles de dragon. J’étais un étrange personnage, à mi chemins entre un dandy et un simple homme d’égout. Je n’étais rien qui puisse influencer la société. J’arrivais sur les lieux de l’incident. De la fumée abondait d’un conduit sous terre. Le sol c’était écroulé. Personne ne savait ce que c’était. Si seulement ils savaient ce que vous et moi savons. Ils étaient légèrement paniqués.
Ce fut l’inspecteur général Knaïev qui vint à ma rencontre. « Bonjour, monsieur Brouillecaboche.
- Bonjour inspecteur. Que s’est-il passé ?
- Un éboulement. Décidément il va falloir rénover entièrement les fondations de Gadjetzan. Les égouts ont envahis la ville et ont fragilisé son ossature.
- À moins que ce ne sois autre chose.
- Vous dites, monsieur Brouillecaboche.
- Oh pardon, monsieur l’inspecteur général. J’ai pensé tout haut, rien de plus, ahah.
- Bref, la situation est très sérieuse ! Vous arrivez à rire dans de telles circonstances ?
- Ma foi, il faut savoir être gai dans la vie.
- Bref. Vous vous êtes rétablis depuis hier ?
- Hier ?
- Vous étiez malades. N’est-ce pas ? Monsieur Brouillecaboche.
- Oh pardonnez-moi, je suis encore un peu dans les choux. Oui, je vais beaucoup mieux, même si je ne me suis pas encore totalement rétabli. Merci de vous souciez de moi, Monsieur l’inspecteur général.
- Voyons, votre travail est exemplaire, s’est bien normal. D’ailleurs vous allez me prouvez, une fois de plus, que vous êtes un inspecteur en or : descendez immédiatement.
- Maintenant ? Ce n’est pas dangereux ?
- Je vous ai demandé de descendre Monsieur Brouillecaboche. »
J’avais compris qu’il était inutile de négocier. Je me dirigeais vers le rebord de l’éboulement. Arrivé là-bas, je pus admirer la puissance phénoménale de la catastrophe. Le sol avait littéralement été engloutis, et les conduits fauchés comme si de rien n’était. C’était l’œuvre d’une grosse créature. Je voulus m’approcher de l’échelle pour descendre, mais je reçus un coup de pied dans le dos, trébuchas sur une pierre, et dévala la TRES légère pente qui menait à une plateforme en bois, construite sur mesure afin d’inspecter les lieux. Je fus, de justesse, rattrapé par une main. Celle d’un murloc. Il éclata de rire. Du haut du précipice je pus entendre la voix moqueuse du l’inspecteur général Knaïev : « Et bien monsieur Brouillecaboche, vous avez peur du vide ?! Remerciez moi, vous êtes en bas plus rapidement que vous ne l’auriez pensé !
- Je n’avais pas forcément besoin d’aide, Monsieur l’inspecteur général. Mais merci quand même ! »
Je lui répondis ainsi pour les convenances, mais le couteau dans ma poche me démangeait. « Rira bien qui rira le dernier, sac à merde, misérable fils de nobles. » pensai-je, avec une très forte envie de meurtre. Je repris mes esprits peux à peux. J’avais, en « descendant » sur la plateforme de fortune, fais connaissance avec un caillou un poil plus pointus que les autres. Ce dernier m’avait alors embrassé le front du côté gauche, et était venu entailler ma chair. Du sang coulait. Le murloc me le fit remarquer : « monsieur l’inspecteur, vous vous êtes blessés ?
- Oh, si peu. Pouvons-nous passer tout de suite à l’essentiel ?
- Je partage votre avis, Monsieur l’inspecteur : Monsieur l’inspecteur général m’est très peu sympathique.
- Je ne vois de quoi vous voulez parler. Pouvez-vous me dire ce que je dois regarder ? »
Le murloc eut un léger sourire aux lèvres. Il ne répondit pas, et me fit simplement signe de le suivre. Nous pénétrâmes alors dans la paroi rocheuse. Nous longeâmes un conduit en métal de matricule C. je savais parfaitement que cela était un signe. Le murloc, lui, n’en avait guère idée. Il me pointa une entaille à l’intérieur du conduit. « Je trouve ça suspect.
- En effet. Beau travail mon garçon. Vous pouvez me laisser un peu de place ? lui dis-je en lui adressant une frappe amicale dans le dos.
- Bien monsieur Brouillecaboche.
- Pour vous ce sera Monsieur l’inspecteur.
- Bien monsieur l’inspecteur. »
Je savais parfaitement qu’il était mort de rire, et qu’il se payait simplement ma tête. Je sortis le petit couteau de ma poche, et fit quelques rayures sur le métal. Une sorte de légère poudre se glissa alors sur la lame de mon instrument. De la poudre de mana. Je me relevais, satisfait de mon inspection. Je glissais le contenu de ma lame dans un petit flacon, et le rangea dans ma poche avant de retourner devant le murloc. « Pas un mot de tout ça à l’inspecteur général.
- Bien monsieur Brouillecaboche »
Je lui adressais une petite gifle, mécontent. « Pardonnez-moi, Monsieur l’inspecteur.
- La prochaine fois, je préfèrerais te trancher la gorge. Au moins je sais que tu ne recommenceras pas.
- Pour si peu vous tueriez un homme ?
- Tu n’es pas un homme, tu es un esclave. Plus précisément un détenu.
- Quoi ?!
- Ta marque sur le poignet. En m’aidant à me relever, je l’ai vue.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, Monsieur l’inspecteur.
- Et j’imagine que Monsieur l’inspecteur général ne le sait pas.
- Vous êtes habiles, Monsieur l’inspecteur.
- Plus que Monsieur l’inspecteur général, en tout cas.
Je repris le chemin vers la sortie. En sortant, j’entendis la voix de l’inspecteur général. « Alors monsieur Brouillecaboche, vous avez trouvé quelque chose ?!
- Mis à part que vous n’avez en rien arrangé mon état, rien de nouveau, Monsieur l’inspecteur général !
- Alors remontez et cessez de me faire perdre mon temps !
- Votre temps ? Tsss, salopard de merde. Crachai-je, sèchement à l’attention un auditeur inexistant.
Le murloc me pris par le bras, avant que je grimpe à l’échèle. Il me parla d’une voix désespéré : « Ma femme était dans cet éboulement. Je veux savoir ce qui s’est passé.
- Absolument rien qui ne vous concerne.
- Monsieur l’inspecteur. Vous avez des spasmes sur la main quand vous entendez Monsieur l’inspecteur général parler à votre intention. La prochaine fois, n’hésitez pas à dégainer et faire couler le sang.
- J’y repenserai, merci.
- Avec des gens comme vous, Gadjetzan n’est plus à ça près.
Un froid violent fut lâché par le murloc. Je ne répondis pas à son accusation. J’avais mieux à faire que de l’écouter et d’y réfléchir.
Réfléchir. Réfléchir. Réfléchir.
Citation de FlavignyBonjour à tous !
Suite aux conseils laissés sous ma présentation je suis venue jeter un oeil à la " taverne " :p et j'aime beaucoup ce que vous faites ! Vous faites ça avec beaucoup de passion je trouve, je vais prendre le temps de tout lire pour pouvoir mieux en discuter avec vous et laisser mes avis par la suite :)
J'aime beaucoup écrire également mais je ne me sens pas capable de rejoindre la troupe, je ne connais pas assez l'univers de wow et je ne crois pas que je pourrais faire quelque chose d'assez inventif et plaisant à lire ^^' mais si l'envie me vient un jour je pense que je prendrais le temps de mettre à plat mes idées avant de me lancer !
Sur ce je vous laisse, j'ai de la lecture :p

Chic, un nouveau lecteur ! ^^ Et un potentiel écrivain ^^ Sois la bienvenue parmi nous !
Chapitre 2 : A.N.I.M.A

J’étais de retour dans ma chambre. De nouveau allongé sur mon lit à réfléchir. Oui, réfléchir. Cette activité qui m’était si chère. Je repensais à ma journée. Elle n’avait pas été très mouvementée. L’intervention de ce matin avait été la seule vraie activité de la journée. J’étais, sitôt mon inspection terminée, bien vite rentré chez moi afin d’étudier les plans de la ville. Les égouts étaient ma priorité. C’était la seule d’ailleurs. La seule possible. Jamais l’élémentaire ne sortirait au grand jour. J’aurais tant voulu retourner dans les conduits ce soir-là. Mais non, je devais me reconcentrer. Il fallait que je connaisse chaque recoin du réseau, et ce le plus vite possible.

Jamais je n’avais ressentis ça. Ce sentiment de protection, d’affection, pour quelque chose que l’on a peine vu, et cette pression, cette peur qui monte peu à peu en vous. Ce sentiment si particulier. Cette envie de protéger quelque chose, malgré les innombrables obstacles. Ce danger imminent. À peine l’élémentaire serait découvert, que Gadjetzan ferait tout pour anéantir la merveilleuse créature. Mais la plus grande question n’était pas de savoir comment la protéger, qu’allait faire la ville si l’élémentaire était découvert. Non, la vrai question était de savoir : qui était cet élémentaire. « Ce sont des réincarnations d’êtres vivants. » disaient les livres. Pour moi ce n’était pas une légende. Et si s’était bel et bien une réincarnation, il y avait forcément moyen de communiquer. Communiquer. Mais comment ? Les élémentaires ne parlent pas. La télépathie ? Sans doute. Mais comment le savoir ? Comment pouvoir en être sûr, et dans un temps record ? J’avais tellement de choses à savoir. Pourtant j’arrivais à suivre.

« Viens ». Trois heures du matin. Je m’étais assoupi sur mon plan de la ville. Cette vois m’avait réveillé. Une voix qui vient comme par magie, alors que j’essaye de communiquer avec un élémentaire mystérieux. C’était trop évident. Non, je ne pouvais pas laisser passer une occasion comme ça. Je me sentis obliger d’enfiler mes bottes, de revêtir une chemise convenable, celle de service en l’occurrence, et de sortir. Sortir, mais pas pour longtemps. J’allais bientôt retourner six pieds sous terre. Cette voix était douce. C’était celle d’une jeune femme. Je devais en avoir le cœur net. Les questions se multipliaient. J’arrivais à l’entrée du secteur Nord. Quelques mètres plus loin se trouvait le gouffre causé par l’incident. Il n’y avait personne à cette heure, mais je sentis une peur grandir en moi. Une boule au ventre, incontrôlable. J’étais très nerveux. Mais qui ne l’aurait pas été en sachant qu’il allait peut-être communiquer et rencontrer un élémentaire qui faisait cent fois ma taille ?

Je m’engouffrais dans la voie. J’étais de plus en plus nerveux. J’avançais. Dix mètres. Toujours rien. Vingt mètres. Aucun signe. Trente mètres. L’oxygène se raréfiait. Je sortis ma bombonne de service. Je continuais ma marche vers l’inconnu. Cinquante mètres. Un léger crépitement dans mes oreilles. Sans doute un signe. Je décidais de continuer à avancer. Cent mètres. Je marchais depuis plus d’une heure. Ma bombonne s’était vidée à moitié. « Bravo, tu y es arrivé. » De nouveau cette vois. Une peur me mordit l’estomac. Je me tordis de douleur. « N’ai pas peur, je ne te ferais aucun mal. » repris la voix. Je sentis la peur grandir, mais moins mordante qu’avant. « Qui êtes-vous ?! » lui criai-je, nerveux et paniqué.
- Je ne te ferais aucun mal, je te le promets.
- Montrez-vous ! je veux voir votre visage !
- Ce ne sera pas nécessaire.
- Montrez-vous ! »
Un silence s’installa. Et puit comme un flash. Je perdis les pédales, et vint m’écraser à terre. Mon corps ne me répondait plus. J’étais vidé. Et puis de nouveau un autre flash. Et là, soudain, je me retrouvais dans une vaste étendue verte.

En plaine prairie. C’était magnifique. De petites fleurs caressaient mes chaussures sales. Le vent se ressentait sur mes joues en sueur. C’était très agréable. Une tiédeur parfaite. J’étais dans un état incroyable. Je n’avais jamais ressentis ça. C’était la définition même du bonheur. Et puis mon regard se rouvrit. Devant moi, à quelques mètres se trouvait une merveilleuse jeune femme. Je m’en souviens. Le jeune-homme de vingt ans ne resta pas indifférent à cette beauté. Je rougis, tout gnome que j’étais. Elle eut un léger sourire. Elle rougit à son tour. C’était comme une complicité, entre elle et moi, qui s’était créé en un instant. Elle prit la parole la première. « Cet endroit est magnifique n’est-ce pas ?
- Oui. Ou sommes-nous ?
- Ici ? S’est A.N.I.M.A, ma conscience. Des mages l’on créé pour moi. Elle est belle n’est-ce pas ?
- Tout simplement époustouflant. Et vous, qui êtes-vous ?
- Moi ? Je ne me souviens pas avoir de nom. A.N.I.M.A. c’est tout ce dont je me souvienne.
- Vous êtes bel et bien une réincarnation ?
- Oui, en effet.
- Les légendes disaient vrai…
- Mais je ne l’ai pas choisi. Les livres sont beaux n’est-ce pas ? Mais sont-ils la vérité ?
- Je ne suis pas sûr de bien comprendre. Tout cela est si inattendu et magique. Vous pourriez peut-être m’expliquer ?
- Vous ne savez vraiment rien ? Les mages m’avaient assuré que tout le monde me connaîtrait, que je devais simplement attendre. Il y a quelques semaines j’ai décidé de bouger, mais je ne vois rien, s’est très sombre.
- Mais personne ne vous connais. Je pensais même que vous étiez une légende. Qui sont ses mages ?
- Je…je ne peux pas vous le dire.
- Alors dites-moi tout ce que vous pouvez.
- A la base…je faisais partie d’un programme visant à faire des expériences pour renforcer la sécurité de Gadjetzan. C’est un mage ancien qui me l’avait dit. Nous avons reçu la visite d’Antonidas, et il nous a certifié notre condition de muraille défensive. Nos consciences ont été sculptées par ces mages, qui restent dans l’ombre. La mienne s’appelait A.N.I.M.A. Je ne sais pas exactement en quoi ça consiste vraiment. Mais ce que je sais c’est qu’ils ne m’ont plus jamais reparlé depuis que j’ai été mise en condition.
- Depuis quand avez-vous été mise en condition ?
- Je ne sais pas, je…
- Dites-moi ! Je vous en prie !
- Je…j’imagine il y a quelques années.
- Combiens ?
- Je dirais vingt, peut-être trente. Vous savez une fois dans votre conscience vous êtes intemporelles. Je ne sais pas exactement le chiffre exact.
- Qu’importe. S’est amplement suffisant. Je…pourriez-vous m’en dire plus sur vous ? Vous avez des souvenirs de votre vie passée ?
- Non, pas tellement. J’avais le même corps qu’à l’époque. J’étais rêveuse. Je voulais me rendre à Hurlevent, pour y ouvrir mon propre commerce. J’aimais beaucoup lire, oui, ça je m’en souviens bien.
- Fascinant.
- Pardon ?
- Oh, excuser-moi, j’ai pensé tout haut.
- Et vous ? Qui êtes-vous ?
- Moi ? Et bien à vrai dire je ne suis pas grand monde. Un simple inspecteur des égouts, qui rêve de pouvoir un jour devenir une véritable personne.
- Vous n’avez pas de nom, comme moi ?
- Oh, bien sûr. Excuser-moi, je suis un peu maladroit. Je m’appelle Brouillecaboche.
- Simplement Brouillecaboche ?
- À dire vrai j’ai oublié mon autre prénom. Cela fait si longtemps que personne ne m’a appelé par un autre nom que Brouillecaboche. Je…je pense que la dernière fois remonte il y bien quinze ans, voire plus.
- Oh, bien sûr. Vous êtes comme moi, Brouillecaboche, vous êtes un nom, rien de plus.
- Oui, en effet. Enfin moi je suis plus un inspecteur. Brouillecaboche s’est pour les intimes.
- Je suis une intime ?
- Oh, je ne refuse jamais rien à une dame. Je vous considère comme la plus belle que j’ai eu la chance de voir, d’ailleurs.
- Cela ne sert à rien de flatter mon égo, Monsieur Brouillecaboche. Mais vous m’êtes sympathique, et je vous aime bien.
- Ravis de vous plaire, ma chère.
- Bien, je vais malheureusement devoir vous laisser.
- Non, attendez ! Je…je pourrais vous revoir ?
- Évidement. Vous êtes tout le temps le bienvenu. Penser simplement à A.N.I.M.A, et vous serez directement transporté ici. C’est facile.
- Très bien, merci.
- Bien il ne me reste plus qu’à vous souhaiter au revoir. Je…ce fut un plaisir de vous rencontrer, Monsieur Brouillecaboche.
- Moi de même, ma chère. À bientôt.
- A bientôt. Ah oui, j’ai oublié de vous préciser quelque chose à propos de moi : j’adore les boites à musique. »

Je n’eus le temps de dire quoi que ce soit, que je repris mes esprits dans le conduit d’égout. C’était sale et humide. Rien à voir avec A.N.I.M.A. Enfin, maintenant je savais à qui j’avais à faire. Dès la première occasion, je voulais la revoir. Elle m’apportait un semblant de bonheur. C’était véritablement une merveilleuse créature. Et je voulais l’aider. Je ne voulais plus qu’elle s’identifie à A.N.I.M.A. Je voulais retrouver son vrai nom.

C’était de bien belles paroles n’est-ce pas ? Ah l’amour. Rien de plus aveuglant comme sentiment. Comment ça vous ne vous en étiez pas encore rendu compte ?! Evidement que j’en étais devenu obsédé et que je l’aimais. Tsss, l’amour. Sentiment futile qui vous prendra tout, pour finir. Mais les moments en sa compagnie sont inoubliables. Enfin, tout ça pour dire qu’un rien suffit à vous faire totalement tourner la tête.

« Une boîte à musique… » Pensai-je tout haut. Je repris véritablement mes esprits quelques dizaines des minutes après ma sortie d’A.N.I.M.A. Je décidais qu’il était temps pour moi de sortir du conduit et de dormir un peu. Je regardais le fond du conduit, et entendis un léger bruit sourd. « Faites attention à vous, ma chère. »
Ah oui, Iron, même si je vais peut-être partir, met quand même mon nom sur la page d'accueil ^^Si je pars, alors là oui tu pourras supprimer mon nom, mais pas avant, s'il te plait :) Merci d'avance ^^
J ai posté un deck, mais l image a mettre a la fin comment tu fais pour la mettre correctement ? J ai essayé, va voir ^^
@TrollandGoblin

Je viens enfin de lire les 2 chapitres ! Pourquoi elle lui parle d'une boîte à musique? Quel suspense!!
:p J'ai bien aimé, j'attends la suite. Es ce que la morale de l'histoire c'est "la taille compte pas"? Vu que c'est un elem et lui un humain, etc). Bref, la suite mon gars !

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