Citation de ColereCacheeTu devrais faire relire ton texte avant de le publier (je me porte volontaire si tu veux), car les quelques fautes qui traînent dès les premières lignes, ainsi que quelques problèmes globaux de syntaxe (bon ok là je chipote un peu) rendent le tout assez peu engageant :/
De plus, les termes suivis d'un astérisque ne sont au final pas décrits, sans doute un oubli cette fois.
De manière générale, un plus gros travail de lexique se montrerait intéressant.
Voilà, j'ai fini le mode chieur.
Maintenant: C'était quand même assez sympa à lire, j'ai bien aimé le parallèle avec Tintin qui permet effectivement d'avoir une vision plutôt correcte de l'ensemble, bien que mes souvenirs de l'opus soient assez flous.
J'attends les suivants :)
Citation de ColereCacheePour la relecture, n'hésite pas à me passer le texte avant de le poster à travers un mp discord, je vais pas te corriger ici, je serais beaucoup trop relou (car oui, je suis un grammar nazi au point de râler quand il manque une virgule).
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24 Jan 2017, 19:02Grade Émeraude
Kwantung, késako vous me dites là non ? Pourtant qui a vu le film « Le bon, la brute et le cinglé » ? Ou même la bande-dessiné d’Hergé, « Le Lotus bleu ». Là vous voyez ! Et pourtant même si ces deux œuvres ridiculisent nos japonais, le Kwantung, c’est la confiscation du pouvoir impérial par une clique de militaire fasciste. Une politique menée de 1931-1945 qui se solda par 30 millions de morts. Mais tous commençaient si bien…
Tous commence avec la victoire japonaise de 1905 sur la Russie. Mais la frustration était présente. Le Japon souhaitait la Mandchourie mais dû y renoncer sous la pression américaine et se contenter du Kwantung, coincé entre la Chine et la Corée. Ce bout de terre est sous la direction d’une société privée de chemins de fer. 10 000 hommes protègent l’endroit depuis les anciennes bases russes (Port-Arthur et Dalian). La tumeur est née.
I) Les raisons du cancer
La maladie naît des contradictions de la société japonaise, sortie de l’ère Meiji* qui vit la modernisation du pays. Le Japon sort de la révolte des samouraïs, et les jeunes militaires, souvent des samouraïs déchus de leurs titres et « ralliés » à l’État, qui reprennent le pays sont passés par l’école prussienne et décident de reconstruire le Japon à l’image de l’Allemagne. Soucis, si le Kaiser allemand est le dirigeant de l’armée impériale et de l’État, l’empereur lui, comme à l’époque shogunale, reste un « super-prêtre ». Les militaires, à l’instar des shoguns, dirigent vraiment le pays. Suffit d’un simple prétexte de défense des intérêts impériaux pour légitimer une guerre. Et comme dit plus haut, ces anciens samouraïs n’admettent pas la perte de leurs privilèges. Malgré la démocratisation de la conscription, les officiers sont encore une caste à part. Ultraréactionnaires, ils s’autorisent tous les excès, y compris les assassinats de personnalités gênantes. Sous le couvert de la sacro-sainte défense de l’Empire. À leur idéologie conservatrice confucéen et au sectarisme purement japonais s’ajoutent des théories modernes comme le darwinisme social (les écrits de Herbert Spencer sont réédités 25 fois), la guerre des races (contre les blancs et frères asiatiques qu’il convient « de guider et d’éduquer », au sens communiste du terme) et une hostilité contre les colons occidentaux, dont les mots en -isme (parlementarisme, socialisme, féminisme) sont perçues comme des moyens de saper la force nippone. Dans ce cocktail Molotov (anachronisme assumé), tous est prêt pour brûler. Reste à savoir qui allumera la mèche.
II) Le cancer prend forme
Dès 1910, nos gardiens de rails voient plus loin que leurs missions initiale. Leur but, envahir la Mandchourie. Mais pas en tant que colonie, pour éviter l’intrusion de l’État, mais en État que les militaires dirigeraient en sous-main. Déjà en 1912, Tokyo enraye une tentative de placer Pu Yi* à la tête d’un royaume Mandchou. Mais plutôt que d’imposer une discipline, le gouvernement met en place une relève rapide. 4 ans de postes pour les officiers d’état-major, 2 ans pour les commandants d’unités. Mais cela accélère plus la contagion. Les déboires des années 1910-1920 ne sont pas là pour aller dans le bon sens. Bien du côté des vainqueurs de la Grande Guerre, le Japon se voit rejetés ses propositions, l’aventure en Sibérie ne fait que de rajouter un ennemi de plus à liste et les gouvernements encouragent le désarmement. On souhaite même abandonner le rêve Mandchou. Ne pouvant faire un coup d’État, pensant que l’opinion n’est pas prête, ils décident d’agir sur place.
III) Le poison agit
Après une tentative ratée en 1928, les militaires retentent leurs chances en 1931. Le colonel Nagata, sait qu’il doit bien s’entourer à Tokyo, mais aussi sur place. En particulier d’un certains Ishiwara Kanji. C’est lui qui déclenchera la guerre en Asie. Sa stratégie : provoquer une crise internationale pour que le Japon sorte de son isolement et des traités de désarmements ; et une fois conquis via le Kwantung (et son armée) la Mandchourie, on puiserait dans ses sous-sols pour permettre à l’industrie militaire japonaise de concurrencer celle des USA et ainsi gagner la guerre du Pacifique. Simple comme bonjour. Tous ça comment ? Comme chez Tintin, un attentat bidon qui sera mis sur le dos des chinois, ont prétexte la défense de l’Empire et la machine se met en place. Simple comme bonjour. Dans la nuit du 18 septembre 1931, l’attentat eu lieu à Moudken. L’armée du Kwantung s’empare de la ville en 2 heures. L’armée japonaise en Corée (annexé en 1910) passe en Mandchourie sans autorisation de l’Empereur. En 5 mois, la Mandchourie est conquise. Menacé d’un coup d’État par les militaires qui font bloc autour de Ishawara, le gouvernement entérine l’invasion qu’il condamnent en privé.
IV) Un nouvel État
Si Ishawara est un idéaliste voulant instaurer une république, ses comparses préfèrent réinstaller Pu Yi, dans le royaume du Mandchoukouo. La SDN refuse la mascarade et le Japon se retire de cette dernière en février 1933. Pu Yi n’est qu’un empereur fantoche, l’armée du Kwantung ayant droit de veto sur toutes les décisions. Mais elle dirige aussi la politique économique, sur la base des plans quinquennaux de Staline. Elle crée son propre fournisseur de camion : Nissan. On invite les paysans japonais à émigrer pour cultiver les grands espaces de la région. Pour eux, ces paysans serviront de base pour leur nouvel État, société se basant sur des paysans soldats vivant dans des villages fortifiées. Un homme nouveau. Tous le monde est accepté, tant qu’il renie ses origines pour se consacrer au Mandchoukouo. En uniforme brun, triste référence.
Les ouvriers, les femmes, les étudiants sont comme en Allemagne, embrigadés. La propagande bat son plein.
V) L’échec patent
Mais c’est un échec, la guérilla communiste continue jusqu’en 1945 dans l’Est boisé. Des trains sautent épisodiquement, et les japonais se réfugient le long du chemin de fer, dans les villes. On espérait 5 millions de colons. 1 millions seulement arrivera. La production ne décolle pas, faute de personnel qualifié. Même au niveau militaire ça foire. Les chinois désertent ou fuient l’enrôlement. Le Mandchoukouo ne compte que 130 000 hommes mais les rangs sont gonflé par des coréens.
Mais ce fiasco fait écho à ceux de l’extérieur. Le 7 juillet 1937, la guerre sino-japonaise est déclaré par des unités autour de Pékin. L’état-major n’est pas informé, dirigé par… Ishawara, quelle ironie. D’autant plus qu’il essaie de couper court au conflit.
Alors ne vous imaginez pas qu’il est furieux à cause d’une réaction rationnelle qui le préviendrait qu’affronter plus gros que soit est une TRÈS mauvaise idée, mais parce qu’il souhaitait attaquer l’URSS de son côté. Et décide malgré tous de lancer son offensive. Qui est arrêter à Khalkhin Gol (en russe) par un certain Joukov, dont on en reparlera. Ce fiasco en plus du fiasco chinois décrédibilise l’armée. C’est la Marine qui prend l’avantage maintenant. Avec son plan délirant aussi, le Pacifique Sud. Le Kwantung est dépouillé de ses meilleurs régiments, ce fantôme d’armée, se fera écrasé par le maréchal Vassilievski, héros soviétique, en moins de 11 jours.
Seul un journaliste belge permet aujourd’hui, de ne pas oublier, ces soldats qui ont pourtant dictés leurs lois à Tokyo, pendant 30 ans.
*Meiji : (1868-1912) correspond au règne de Mutsuhito. Créateur du Japon moderne, l’empereur abolit la dictature et l’ordre social shogunale et instaure en 1889 le régime parlementaire. Le Japon s’ouvre au idées et technologies occidentales.
*Pu Yi : (1906-1967) Dernier empereur Qing, conquérant de la Chine au XVIIème siècle. Renversé par la révolution de 1911, il abdique en 1912 pour la république de Chine. Installé par les japonais en 1932 sur le trône du Mandchoukouo, il est fait prisonnier par les soviétiques en 1945. Il est remis au chinois et est rééduqué de 1949-1959 au camp de Fushun où il soutient le régime de Mao (officiellement).